Le tableau L'Origine du monde de Gustave Courbet (1819-1877) a été tagué à la peinture rouge lundi 6 mai au centre Pompidou-Metz. L'œuvre était prêtée par le musée d'Orsay dans le cadre d'une exposition consacrée à Jacques Lacan.
L’œuvre était « protégée par une vitre », a précisé la direction de la communication du musée, rapportant que la police était sur place pour procéder à des analyses.
L’« action », menée notamment par l’artiste performeuse franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis, était baptisée « On ne sépare pas la femme de l’artiste », et entendait s’inscrire dans un « mouvement mondial » de « jeunes femmes artistes de tous les domaines », a précisé à l’Agence France-Presse une avocate d’une des parties prenantes à l’action.
Deux femmes ont tagué « MeToo » sur L’Origine du monde, ainsi que sur une œuvre de la performeuse autrichienne Valie Export, a précisé Mme de Robertis. Une broderie rouge sur tissu d’Annette Messager, baptisée « Je pense donc je suce », a également été volée, un « geste de réappropriation », selon Mme de Robertis.
Selon un communiqué du musée, quelques personnes « ont fait diversion auprès du personnel de médiation et de sécurité, permettant aux autres membres du groupe » de taguer les œuvres. « Avec tout le respect que nous portons aux mouvements féministes, nous sommes choqués de voir vandaliser des œuvres d’artistes, notamment d’artistes féministes, au cœur des combats de l’histoire de l’art », a déclaré Chiara Parisi, directrice du musée, citée dans le communiqué.
Deux jeunes femmes, nées en 1986 et 1993 et sans antécédent judiciaire, ont été placées en garde à vue lundi, en début d’après-midi, a annoncé le procureur de la République de Metz, Yves Badorc.
(AFP/image AFP)