Le procès « Carton rouge » s’ouvre à Nancy

Le procès de cette arnaque aux crypto-monnaies ou aux diamants, pour 28 millions d'euros de préjudice et un millier de victimes s'ouvre aujourd'hui.
Publié le 21/10/2024 à 10:26
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Un procès hors norme s'ouvre ce lundi 21 octobre à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Ce procès dit "Carton rouge" porte sur une arnaque aux crypto-monnaies ou aux diamants avec un préjudice estimé à 28 millions d'euros et environ un millier de victimes, dont des clubs de football professionnel.

Cette affaire pour laquelle 22 personnes comparaissent, se déroule au Centre des congrès de la cité lorraine, réquisitionné afin de faire la place aux nombreuses parties civiles.

Pendant quatre semaines, les prévenus, âgés de 28 à 73 ans, - dont deux en fuite - seront jugés pour des escroqueries visant près de 1.300 particuliers et une douzaine de clubs de football professionnel.

Au total, quelque 850 personnes se sont constituées parties civiles. Le préjudice est très important: ils sont 1.300 à s'être fait escroquer pour un montant total de quelque 28 millions d'euros, via des sites internet proposant des investissements dans les diamants ou dans les crypto-monnaies, entre 2016 et 2018.

Certaines victimes avaient investi des sommes conséquentes: l'une d'elles avait versé 400.000 euros, croyant avoir investi dans plusieurs lots de diamants ainsi que dans un "plan d'épargne diamants".

Les escrocs avaient ouvert 199 comptes en banque dans 19 pays "pour collecter et transférer les fonds virés par les victimes", selon la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs). Durant l'instruction, 2,8 millions d'euros ont été saisis ou bloqués. Ils pourraient servir à l'indemnisation des victimes.

Parmi les 25 prévenus, les degrés d'implication sont divers. Cinq d'entre eux sont renvoyés tant pour les escroqueries sur internet que pour celles au préjudice des clubs de foot, un seul uniquement pour les clubs.

Une douzaine d'hommes et de femmes sont renvoyés pour "association de malfaiteurs". Il leur est notamment reproché d'avoir servi de "prête-noms" pour l'ouverture de sociétés et de comptes sur lesquels ont transité une partie des fonds, dans toute l'Europe ou en Israël.

D'autres sont poursuivis pour escroquerie en bande organisée, par exemple après avoir été embauchés en tant "qu'informaticiens" au bureau de l'organisation à Marseille pour créer les sites internet servant de support aux infractions, ou pour avoir commandé de faux diamants. Six autres mis en cause dans cette affaire ont accepté avant l'audience une procédure dite du plaider coupable (CRPC).

(AFP/BFM)