Nancy : mort de Timéo à due au surdosage d’un médicament, le procès est ouvert

Le procès de trois soignantes du centre hospitalier de Nancy après la mort, en 2015, d’un petit garçon de 4 ans consécutivement à une probable surdose médicamenteuse liée à une chaîne de défaillances, s’est ouvert hier devant le tribunal correctionnel de Nancy.
16 fois la dose d’un anti-inflammatoire
Au printemps 2015, le petit garçon de 4 ans avait été admis au CHRU de Nancy pour des douleurs aux jambes, après avoir chuté d’une moto sur laquelle son père le transportait. Pour soulager l’enfant après trois semaines de soins au cours desquels le corps médical peinait à établir un diagnostic clair, il avait été décidé de lui donner de la colchicine, un anti-inflammatoire.
Mais une erreur de prescription aboutira à l’administration, deux jours consécutifs, de 16 fois la posologie requise pour un si jeune patient. Trois soignantes ainsi que le directeur général adjoint du CHRU de Nancy, représentant l’établissement, ont pris place face aux juges.
Mauvaise communication et des médecins débordés
La cardiologue pédiatrique ayant prescrit la colchicine, la cheffe de clinique adjointe débordée n’ayant pas suffisamment encadré l’interne en médecine en charge du jeune patient, et enfin l’infirmière ayant administré de manière négligente la prescription erronée, doivent s’expliquer face aux juges.
Une vingtaine de proches de la famille de l’enfant, arborant des T-shirts à l’effigie du petit garçon étaient présents au début de l’audience. Le CHRU de Nancy est lui jugé comme personne morale. La jeune interne en charge du suivi de l’enfant pendant son hospitalisation, avait, elle, obtenu le statut de témoin assisté au cours de l’instruction.
L’erreur médicamenteuse avérée
Une seconde enquête avait également été ouverte par l’Agence régionale de santé de Lorraine concluant « à une erreur médicamenteuse grave avérée », en raison notamment de la désorganisation du service de soins et de la pharmacie, a rappelé la présidente Mireille Dupont.
L’affaire, qui aurait dû être jugée en mai dernier, avait fait l’objet d’un renvoi après qu’une contre-expertise eut été déposée par l’avocate de la cheffe de clinique.
(AFP)
0 Commentaire